dimanche 27 novembre 2011

John Cage & Max Neuhaus - "Fontana Mix-Feed"

Les Notes du Performer pour "Fontana Mix-Feed" telles qu'enregistrées le 9 novembre 1967 par Aspen.

J'ai utilisé "Fontana Mix" pour faire une partition que j'ai appelé "Feed", pour résistances ajustables affectant un feedback acoustique. Dans cette performance, les résistances ajustables contrôlaient la fréquence de réponse de deux canaux de feedback qui étaient produits par deux microphones placés à proximité de leurs haut-parleurs respectifs.

La partition de cette performance fut réalisée en assignant une période de 10 secondes à chacune des lignes différenciées figurant sur les feuilles opaques.Quand les feuilles transparentes avec des points furent superposées à celles-ci, chaque point coincidant avec une ligne dictait une modification sur une des résistances durant la période de temps assignée à cette ligne.

La résistance spécifique à modifier était alors déterminée par un lancer de dé. A travers la pièce, ces modifications des résistances ajustables sont extrêmement lents et graduels.

La partition élimine mon goût et mon jugement musical et permet au phénomène électronique et acoustique de cette situation particulière de produire la pièce. Chaque fois qu'elle est jouée, elle est différente. En fait, les trois fois où j'ai joué cette pièce pour cet enregistrement, il en a résulté trois versions totalement différentes.

Max Neuhaus
Traduction Nicolas Exertier



Extrait de "Electronics and Percussion - Five Realizations by Max Neuhaus" (1968)


Il existe une autre version discographique de "Fontana Mix-Feed", réalisée pour Aspen en 1967, dont j'ai traduit la notice ci-dessus.

samedi 12 novembre 2011

Chris Burden - "Bed Piece", 18 février-10 mars 1972














Chris Burden - "Bed Piece", 18 février-10 mars 1972
Market Street, Venice, Californie

"John Young m'avait demandé de produire une pièce pour la manifestation de Market Street du 18 février au 10 mars. Je lui dis que j'avais seulement besoin d'un lit dans la galerie. Le 18 février à midi, je me déshabillais et me mis au lit. Je n'avais donné aucune autre instruction et je n'adressais plus la parole à personne pendant toute la durée de la pièce. De se propre initiative, Josh Young dut pourvoir aux besoins alimentaires, à l'eau et aux commodités. Je suis resté au lit pendant 22 jours." (Chris Burden)

San Keller schläft an Ihrem Arbeitsort (2001)

San Keller dort sur votre lieu de travail. Profitez de cette opportunité unique et laissez San Keller intervenir dans votre routine de travail quotidienne. Louez les services de San Keller en tant que dormeur dans votre entreprise, tandis que vous travaillez. Avec un San Keller dormant à vos côtés, vous entrerez dans une situation de travail étonnamment nouvelle et inhabituelle. Laissez-vous inspirer par cette aventure ! Les détails tels que le lieu du sommeil, la période de sommeil, la durée du sommeil, le salaire, etc. seront déterminés avec l'artiste. L'accord est passé par contrat de travail ou de sommeil.

vendredi 11 novembre 2011

Donald Burgy - "Lie Detector" (1969) avec la participation de Douglas Huebler

Donald Burgy, Lie Detector (1969)
Sujet : M. Douglas Huebler a été examiné en ce cabinet le 20 mars 1969 pour déterminer ses réponses à une liste de questions écrites par M. Donald Burgy. L'analyse des diagrammes produits durant l'examen des sujets donne ceci :
1. Question : L'art devrait-il dire la vérité ? / Réponse : oui / Analyse : confusion-incertitude
2. Question : Vous fiez-vous aux émotions ? / Réponse : oui / Analyse : confusion-incertitude
3. Question : Aimez-vous davantage les extérieurs que les intérieurs ? / Réponse : oui / Analyse : confusion-incertitude
4. Question : L'art est-il séparé de la vérité ? / Réponse : non / Analyse : incertitude aux frontières de la déception.

mercredi 9 novembre 2011

p.t.t.red

1995-1996 : Stefan Micheel et HS Winkler du collectif p.t.t.red ont reçu une bourse du Berling art pour une résidence d'un an à New York. La totalité de la somme reçue a été convertie en billets de 1 dollar. Chaque billet a été tamponné avec la mention : "p.t.t. red dollar - argent à finalité culturelle" avant d'être remis en circulation.
Voir le site de p.t.t.red : http://www.pttred.de/

dimanche 6 novembre 2011

George Brecht - Three Telephone Events

Quand le téléphone sonne, on peut le laisser sonner jusqu’à ce qu’il s’arrête.
Quand le téléphone sonne, le combiné est décroché puis raccroché.
Quand le téléphone sonne, on répond.

George Brecht - Three Telephone Events (printemps 1961)

vendredi 4 novembre 2011

Pierre-André Arcand - "La Mort d'Antonin Artaud" (1987)


"La Mort d'Antonin Artaud" (1987), extrait de Eres + 7

Figure illustre de la poésie sonore québecoise, Pierre-André Arcand réalise des oeuvres basées sur le principe de la boucle évolutive. Il utilise à cet effet un instrument spécifique nommé "macchina ricordi". Il s'agit en réalité d'un magnétophone (modifié par suppression de la tête d'effacement) sur lequel l'artiste utilise des K7 de répondeur dont il a réduit la durée à 4,5 secondes. En contrôlant les têtes d'enregistrement avec des commandes externes, Pierre-André Arcand produit des "accumulations sonores" qui se répètent tout en évoluant très lentement dans lesquelles interagissent le verbal, le vocal, les bruits mécaniques, etc.

Depuis le début des années 2000, Pierre-André Arcand utilise une macchina riccordi numérique (un logiciel qui reproduit la macchina ricordi analogique). Elle présente un avantage précieux : la possibilité de faire varier la durée de la boucle d'une fraction de seconde à plusieurs minutes.

Pour en savoir plus, voir "The Best of Excavation" (01/04/2000) sur le site d'Excavation Sonore.
http://www.avatarquebec.org/excavationsonore/index.php?annee=2000#archives
© Nicolas Exertier

Pierre-André Arcand (1986)

Pierre-Andre Arcand 1986 from Productions Rhizome on Vimeo.

Alexander Brener (4 janvier 1997)













La destruction d’œuvres d’art est fréquemment revendiquée comme une forme d’art à part entière. André Breton, dans les années 50, proposait déjà la création d’un prix pour récompenser quiconque attaquerait à l’acide une œuvre d’art de grande valeur. Il aurait sans doute trouvé son bonheur dans les actions un peu "limite" qui défraient la chronique depuis quelques années.

Le samedi 4 janvier 1997 au matin, le performer russe Alexander Brener, souhaitant réaliser une "action politique et culturelle contre la corruption et l'élitisme dans la culture", pénètre dans le Stedelijk Museum d'Amsterdam et s'achemine à travers le dédale des salles jusqu'à la Croix blanche sur fond gris de Malevitch. Il peint alors, directement sur l'oeuvre et à la bombe, le signe du dollar ($). La peinture qui a fait l'objet de cet acte iconoclaste avait été évaluée à 6 millions de dollars. 10 mois ferme : c'est la peine à laquelle fut condamné Brener.
© Nicolas Exertier

jeudi 3 novembre 2011

Keith Arnatt, Art & Project, Bulletin 23 : 1220400-0000000, mai 1970

Dans ce bulletin 23, Keith Arnatt propose à la vente des unités de temps de son exposition à Art & Project.

Une seconde d'exposition = 1 dollar ; minimum d'unités achetables : soixante secondes.

Chaque acheteur reçoit un document photographique, unique témoignage du temps acheté.

Arnatt avait disposé dans l'espace d'exposition d'Art & Project, une horloge à affichage numérique qui faisait le compte-à-rebours du temps restant jusqu'à la fin de l'exposition.
© Nicolas Exertier

Keith Arnatt, "Trouser-Word Piece" (1972)

































« On pense en règle générale, et je dois dire habituellement à juste titre que ce que l’on peut appeler l’usage affirmatif d’un terme est basique – que, pour comprendre « x », nous devons savoir ce qu’est être « x », ou être un « x », et que savoir cela nous apprend ce qu’est ne pas être « x » ou ne pas être un « x ». Mais avec « real »…c’est l’usage négatif qui porte la culotte. En d’autres termes, un sens défini s’attache à l’assertion que quelque chose est réel, un réel tel et tel, seulement à la lumière d’une façon spécifique avec laquelle il pourrait ne pas être ou aurait pu ne pas être réel. « Un vrai canard » diffère du simple « un canard » seulement en ceci qu’il est utilisé pour exclure différentes façons de n’être pas « un vrai canard », mais une imitation, un jouet, un appeau, etc. et mieux encore, je ne sais même pas comment comprendre l’assertion selon laquelle c’est un vrai canard à moins que je sache simplement, en cette occasion particulière ce que le locuteur avait en tête d’exclure…"
John Austin, Sense and Sensibilia (traduction Nicolas Exertier)
© Nicolas Exertier

Keith Arnatt, «Self Burial», 1969



















































































































Keith Arnatt, «Self Burial», 1969

Sans annonce préalable, la chaîne de télévision WDR 3 a inséré dans ses programmes entre le 11 et le 18 octobre 1969 une série de neufs photographies montrant Keith Arnatt s'enfonçant graduellement dans le sol. Deux photos consécutives de la série furent montrées chaque soir, la première à 20 heures 15 immédiatement après le journal télévisé, la seconde au milieu de n'importe quel programme en cours à 21 heures 15. L'énigme fut résolue à la fin de la semaine de programme par une interview avec l'artiste.
Arnatt expliqua que cette série n'avait pas été créée spécifiquement pour une diffusion télévisuelle et qu'il l'avait à l'origine conçue comme un commentaire à propos de la "dématérialisation de l'oeuvre d'art" (expression par laquelle Lucy Lippard et John Chandler avaient cru pouvoir caractériser l'art conceptuel). Il semblait logique, expliqua-t-il, que l'artiste disparaisse à son tour.